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La méthode des Psychoportraits symboliques

« Décrypter un symbole, c’est se décrypter soi-même et décrypter le monde »

Il y a près de 40 ans, je suis partie du questionnaire ludique dénommé « portrait chinois », pour en faire une méthode de dialogue avec soi que j’utilise toujours aujourd’hui dans ma pratique professionnelle, de consultante, d’animatrice d’ateliers, de formatrice, de coach ou de psychopraticienne.

C’est en 1987 en effet que j’ai commencé à me documenter, à partir de cet outil et du questionnaire de Proust. J’ai ensuite exploré les théories de Jung relatives à l’inconscient collectif et je me suis penchée sur l’anthropologie, l’ethnologie, la sémiologie et les sciences du comportement.

Une méthode éprouvée

C’est encore dans les années 90, en créant mon entreprise que j’ai commencé à administrer ce nouveau questionnaire en y accolant une grille de décryptage qui s’est affinée, d’année en année.  J’ai travaillé sur les symboles. Il y a en effet un corpus de significations symboliques, cohérentes entre elles, qui permettent de saisir en profondeur, ce que veut dire une personne.

Cette théorie, celle des équivalences ou congruences symboliques, je ne l’ai pas mise à jour tout de suite.

Il m’a fallu quelques 700 Psychoportraits symboliques pour saisir que le questionnaire parlait directement à l’inconscient de la personne interrogée

Les balises qui ont constitué cette méthode, créée il y a 37 ans, ont été posées progressivement. C’est une méthode qui se déroule sur 3 temps et 7 phases.

Les différentes phases du Psychoportrait

 

Près de 4000 Psychoportraits symboliques plus tard, non seulement il est possible d’en tirer quelques règles immuables mais aussi de faire évoluer cette méthode. Elle est particulièrement utile pour entendre les collaborateurs d’une entreprise, leur faire opérer un décadrage salutaire et permettre d’écouter leurs attentes symboliques. Lesquelles expliquent bien des blocages et des freins au changement.

Un outil de questionnement pour s’écouter et s’entendre

A la base, le Psychoportrait symbolique est un questionnaire. Et comme toute énigme, il s’agit de réfléchir à la bonne question qui va mettre en branle notre inconscient.

Les neurosciences sont venues à mon aide alors que je parlais de phénomène « Eureka » : une révélation à soi-même. La méthode agit à la fois sur le plan émotionnel et ludique et va permettre de dialoguer avec cette partie de nous-même qui montre rarement le bout de nez : notre inconscient.

C’est la raison pour laquelle, les Psychoportraits symboliques constituent une phase de questionnement et d’écoute à la fois transgressive et disruptive.

Transgressive ? Ce n’est pas un test pour classer, cataloguer ou chercher à vous épingler ou exclure. Il ne valide pas les performances.

Disruptive ? On emprunte le chemin du jeu et de l’énigme pour faire émerger les attentes symboliques, les souhaits et permettre la (re)connexion avec soi-même.

Un outil de maïeutique

La méthode part du principe que si l’on (se) pose une question sous une forme ludique ou spontanée, votre inconscient, sans se bloquer, va y répondre. Le sésame, c’est de faire « comme si ». Cela déclenche des stimuli bénéfiques car c’est une sorte de jeu qui induit une récompense (la résolution de l’énigme). Et l’inconscient aime les jeux de mots, de pistes et de sons.

C’est à l’interlocuteur de définir la question qu’il va se poser.  On peut aussi la définir pour lui par exemple dans des situations professionnelles. Encore faut-il bien reformuler la question de manière à susciter l’intérêt.

Et si votre entreprise était ?

Et si vous pouviez changer de fonction ?

Et si vous aviez la possibilité d’écrire un livre ?

Et si vous managiez une équipe ?

Ce dialogue passe par des questions subsidiaires :

Si votre entreprise ou votre organisation était :

  • un animal,
  • un végétal
  • une couleur
  • un minéral
  • Une saveur (sélectionner la saveur correspondante parmi celles-ci : pimentée, salée, sucrée, acidulée, épicée ou aigre-douce)
  • L’un des 5 éléments : air, feu, eau, terre, gaz
  • Un paysage (sélectionner parmi les 3 propositions) : une ile, une plaine, une montagne ?

7 Items en général, parfois davantage. Selon les publics et les thématiques.

Une seule règle : jouer le jeu ! Il s’agit de se faire confiance, de dire avec spontanéité ce qui traverse l’esprit même fugacement.

En près de 40 ans, les réponses données, lors de l’interprétation à chaud, ont toujours surpris les personnes interrogées, par leur justesse et pertinence. Et leur permet d’accueillir leurs paroles avec intérêt et curiosité.

Témoignage de Jacques Chavassieux, psychanalyste et formateur

« Tout être humain évolue de façon singulière à un rythme différent, chaque étape de sa vie génère blocage, confusion, ou fulgurance. Le jour où Marie Pierre m’a proposé le portrait chinois, c’était lors d’une formation qui devait me permettre d’affiner ma plaquette d’offre de formation pour les personnels hospitaliers. J’avais tellement animé de formations depuis 20 ans que j’avais du mal à définir mes priorités pour les années à venir. Le Psychoportrait symbolique en décalant [i], en décentrant la réflexion à l’aide de symboles choisis et signifiants, permet de verbaliser, de sortir, d’analyser des éléments que seul en auto-réflexion je n’aurais pas pu sortir aussi spontanément. Cette expérience a été révélatrice et très puissante pour moi, j’ai vraiment été réceptif à cet outil d’accouchement d’une partie de mon moi. L’inconscient ne demande qu’à s’exprimer, nous passons notre vie à le réprimer, par convention sociale ou interdits subconscients. »

C’est au fond un dialogue entre soi. Parfois même dans le cadre professionnel, il émerge une vision, de ce décadrage ou recentrage à laquelle on ne s’attend pas qui va remuer, modifier notre perception sur le monde qui nous entoure et nous donner d’autres clés pour décider.

Une méthode aussi efficace dans la sphère professionnelle ou privée.

Il s’applique dans le coaching professionnel, les ateliers de cocréation, les remue-méninges, les ateliers participatifs ou le coaching de vie.

Dans le cadre des coachings de vie, les personnes qui s’y prêtent analysent bien mieux les embûches, les freins, les croyances ou les traumatismes qui les freinent. Et ce, sans douleur. Ce qui ne signifie pas sans émotions. Ce n’est pas un outil invasif pour peu que l’on mette en place certaines règles.

Ce n’est pas non plus une méthode instantanée : il ne suffit pas d’adhérer à la méthode, de poser la bonne question, ni même de trouver le conte pour obtenir le sésame magique. Le temps doit faire son ouvrage et entendre ses attentes symboliques nécessite aussi de les accepter. C’est la raison pour laquelle, la méthode et les questions s’adaptent selon les publics

Un outil de connaissance de soi puissant et sensible

Cela explique aussi pourquoi le Psychoportrait symbolique ne doit pas être interprété à la va-vite. C’est du matériau psychique. Il révèle et agit en profondeur. Si la personne interrogée accepte de répondre, c’est parce qu’elle a fait sienne la règle de tout Psychoportrait : être prêt à entendre ses propres réponses.

Dans le cadre professionnel, c’est à la personne animatrice/formatrice qui l’administre de circonscrire son interprétation qui doit rester dans la sphère du travail. Cela demande à la fois du doigté, de la sensibilité, un grand sens de l’écoute active mais aussi une grande neutralité.

Il faut rester neutre, observer et restituer la parole de la personne interrogée et ce, dans un cadre déontologiquement rassurant. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, pas plus que de jugement de valeur.

Des usages multiples

En entreprise :

  • Comprendre les blocages d’une équipe
  • Apporter des précision à un diagnostic de situation
  • En complément d’une analyse chiffrée sur un échantillon de personnes,
  • Pour créer des carnets de tendance et/ou des maquettes en aménagement de bureaux par exemple ;
  • Pour valider les objectifs dans une réunion stratégique ;
  • Faire bouger les représentations dans un atelier participatif ou de cocréation,
  • Obtenir une photographie, un instantané d’une entreprise et de ses représentations par les collaborateurs et collaboratrices, etc.
  • Analyser les freins au changement.

Auprès des particuliers :

Cela permet de démarrer des phases de coaching de vie en ayant cerné le schéma symbolique et systémique de la personne ainsi que son système de croyances.

Une méthode qui nécessite une déontologie sans failles

Poser abruptement les questions, sans s’être enquis au préalable de l’accord des personnes, sans avoir défini le cadre d’intervention peut susciter de la peur, voire un sentiment d’effraction et surtout, rendre l’outil complétement inopérant. Les gens ne sont plus acteurs de ce qu’ils doivent écouter en eux mais de simples sujets sans avoir aucune prise sur ce qu’ils retiennent ou non. Or cet acquiescement, de même que l’interrogation sur la problématique qui les occupe, est une phase essentielle du processus.

Sans un cadre rassurant et éthique, il peut y avoir une sensation de perte de contrôle ou d’emprise.

De plus, les Psychoportraits symboliques en groupe doivent faire l’objet d’une méthodologie particulière afin que l’anonymat soit préservé.

Les Psychoportraits administrés à distance doivent être recueillis avec prudence et en s’assurant que l’anonymat est également bien respecté. C’est un travail sur du contenu psychique, il ne s’agit ni de le galvauder, ni de l’asséner sans analyse des tenants et des aboutissants.

Des formations au préalable

Il est évident qu’il faut avoir un vrai sens de l’écoute et avoir travaillé sur soi avant de l’utiliser dans le cadre du coaching de vie.

Il faut aussi un sens certain de la diplomatie et beaucoup de rigueur dans l’analyse des mots-clés. Il n’y a pas de grille de décryptage type. Même si, par commodité, on peut en simplifier une, mais elle n’est donnée qu’à titre indicatif et ne constitue pas une règle intangible.

C’est une méthode qui emprunte aux sciences comportementales, à l’anthropologie, à la sociologie, la sémiologie et la psychologie : il faut confronter les grilles de décryptage et se rappeler qu’il existe des équivalences symboliques dans chaque civilisation ou sur chaque continent. Surtout, il est nécessaire se documenter sans cesse car les représentations symboliques peuvent évoluer. De même, les avancées en matière de neurosciences sont susceptibles de changer la donne.

Peut-on devenir formatrice en Psychoportrait symbolique ?

J’ai entamé la conception d’une formation aux Psychoportraits devant le succès qu’ils reçoivent de la part du public. J’espère pouvoir la mettre en œuvre d’ici septembre 2024.

En voilà les grandes lignes :

Titre : Formatrice ou formateur occasionnel

Public : les personnes qui utilisent cet outil sans cadre de référence ou celles qui veulent utiliser cet outil en complément lors des sessions de coaching et/ou d’ateliers.

–          Prérequis : aimer les contes, l’histoire des civilisations et avoir un niveau Bac + 3

–          Sur 5 jours en 10 demi-journées étalées sur 3 mois (animal, couleur, végétal)

–          sur 10 jours en 20 demi-journées étalées sur 6 mois (animal, végétal, saveur ; couleur, paysage, minéral).

Et pour aller plus loin?

Quelques-unes des sources bibliographiques qui m’ont permis de construire la méthode :

  • L’intelligence émotionnelle Daniel Goleman
  • L’encyclopédie des symboles – Pochotèque
  • Le livre des symboles : éditions Taschen
  • La force du symbolique, Luc Bigé : Editions Dervy
  • Vivre la magie des contes : Jean Pascal Debailleul
  • Manuel de la thérapie par les contes de fées, Jean Pascal Debailleul
  • Freud : sur le rêve
  • C.G Jung :  sur l’interprétation des rêves
  • La symbologie des rêves : Jacques de la Rocheterie
  • Joseph CampBell : le héros aux milles et un visages
  • Clarissa Pinkola Estes : Femmes qui courent avec les loup / La danse des grands-mères
  • Moussa Nabati : guérir son enfant intérieur
  • Bruno Bettelheim : psychanalyse des contes de fées/Survivre
  • L’interprétation des contes de fée : Marie-Louise von Franz
  • Jacques Salomé : contes à aimer, contes à s’aimer/Contes à guérir, contes à Grandir, la méthode ESPERE
  • La mythologie : Edith Hamilton Editions marabout
  • Jacques Chevrier, l’arbre à palabres
  • Elisabeth Roudinesco : histoire de la psychanalyse en France (1 & 2)
  • Le guide de la psychologie moderne : Pierre Daco
  • Dictionnaire amoureux des dieux et déesses catherine clément éditions Plon
  • Corinne Morel Abc de la psychologie et de la psychanalyse
  • Sociologie Ethnologie :  auteurs et textes fondateurs sous la direction de Yannick Yotte
  • Des milliers de contes en commençant par les contes des frères Grimm, ceux de Charles Perrault, les contes africains, ceux d’Esope, les contes et légende, les contes du Maghreb, les contes berbères,….
  • Des ouvrages thématiques :

o    Sur la résilience

o    Le harcèlement

o    Le viol

o    L’inceste

o    Les états limites

o    La schizophrénie

o    L’éducation

o    La parentalité

o    Les TSA

o    Les émotions

o    La vie au travail

o    La sociologie des organisations

o    La symbolique des couleurs

o    Le langage des plantes et des fleurs

o   L’héraldique

Et des sites web avec notamment

www.psychoportrait-symbolique.com & www.portrait-chinois.fr

https://neuronup.fr/publications-scientifiques/levolution-des-neurosciences-dans-le-temps

https://www.langue-des-oiseaux.fr/la-langue-des-oiseaux;

https://www.georges-troispoints.fr/blog/pourquoi-rites-rituels-et-symboles

Marie-Pierre Medouga

Avril 2024